ÉCONOMIE AMÉRICAINE : À QUAND UNE CROISSANCE SOLIDE ET SOUTENUE?

Au premier trimestre de 2012, l’économie des États-Unis n’a crû que de 2,2 % en rythme annuel, soit une baisse de régime par rapport au quatrième trimestre de l’an dernier (3,0 %). En fait, la progression de l’activité économique dans ce pays évolue en zigzag depuis plusieurs trimestres n’ayant connu, depuis la fin de la grande récession, une croissance assez robuste qu’à la fin de 2009 et au premier semestre de 2010. Mince consolation, il n’y a pas eu de nouvelle contraction de la production sur une base trimestrielle.

Au cours de la présente phase d’expansion, l’économie américaine manque donc de souffle et d’endurance, et ce problème semble bien présent ces  temps-ci. Les statistiques disponibles pour mars et avril derniers indiquent qu’il y a un fléchissement de la croissance. Le Chicago Fed National Activity Index, pour mars, et les données sur l’emploi, pour mars et avril, sont parmi les principaux indicateurs qui viennent appuyer ce diagnostic.

Quant aux indicateurs avancés de l’évolution à court terme de l’économie américaine, ils laissent présager que la croissance se poursuivra à un rythme pouvant aller de modeste à modéré. L’évolution mensuelle et semestrielle de l’indice du Conference Board (CB) pointe vers une croissance modérée, alors que l’indice hebdomadaire de l’Economic Cycle Research Institute (ECRI), basé sur des données encore plus récentes que l’indice du CB, signale une croissance plutôt modeste. L’indice des nouvelles commandes auprès des entreprises manufacturières a significativement augmenté en avril, selon le rapport de l’Institute for Supply Management publié le premier mai. Par contre, l’indice équivalent pour le non manufacturier, publié le 3 mai, annonce un fléchissement du rythme d’expansion.

Les projections de croissance du PIB américain pour cette année sont loin de faire consensus. L’intervalle des prévisions des participants à la rencontre du 25 avril du Federal Open Market Committee (FOMC) va de 2,1 % à 3,0 %; celui des organismes consultés par The Economist va de 1,7 % à 2,7 % (édition du 5 mai); la Banque du Canada prévoit 2,3 %, le CB, 2,2 % et le FMI, 2,1 %. Toutefois, aucun organisme ne projette une augmentation robuste de l’activité économique au cours des prochains trimestres. D’ailleurs, le FOMC indique, dans son  communiqué du 25 avril, que les conditions économiques vont vraisemblablement continuer de requérir une politique monétaire hautement accommodante et, donc, des taux d’intérêt exceptionnellement bas au moins jusqu’à la fin de 2014.

Ainsi, une croissance solide et soutenue de l’économie américaine n’est pas perceptible à l’horizon.