L’économie mondiale bat de l’aile ces temps-ci. Loin de s’améliorer, les perspectives de croissance semblent se détériorer. La Directrice générale du FMI indiquait le 6 juillet que la prochaine mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale de cet organisme comporterait une révision à la baisse de la croissance de la production mondiale; déjà, en avril dernier, ses économistes ne prévoyaient qu’une progression modeste (3,5 %) du PIB mondial cette année. Des indices, notamment le JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, indiquent que l’économie mondiale a peu progressé ces derniers mois, et qu’elle a même pratiquement stagné en juin. Les plus récents indicateurs avancés de l’évolution de l’économie que ce soient ceux de l’OCDE, du Conference Board ou de Markit Economics, laissent aussi présager un fléchissement de la croissance au cours des prochains mois. Les prix des métaux, comme le cuivre et l’aluminium, et du pétrole sont d’autres indicateurs de la faiblesse de l’expansion.
Sans surprise, ce sont surtout les conditions économiques en Europe qui pèsent sur la conjoncture. Ailleurs, la croissance est au rendez-vous, mais son rythme de progression s’atténue. Si au Canada certains craignent que l’économie souffre du mal hollandais, dans le monde, c’est le mal européen et sa contagion qui préoccupent.
L’inquiétude est palpable dans les communications publiques des dirigeants des principales banques centrales de la planète. Plusieurs d’entre elles ont, depuis le printemps dernier, assoupli encore davantage leurs politiques monétaires pourtant déjà très accommodantes. Toutefois, l’assouplissement monétaire a ses limites sur le plan de l’efficacité pour stimuler l’économie, comme l’ont récemment souligné plusieurs analystes. Sur le plan fiscal, la marge de manœuvre est restreinte chez plusieurs économies développées, et on en est rendu à souhaiter un peu moins d’austérité à court terme afin de ne pas envenimer les choses.
Plus près de nous, aux États-Unis, l’expansion manque de souffle. La croissance, déjà modeste au premier trimestre (1,9 % en rythme annuel), se serait atténuée au deuxième, et les indicateurs avancés laissent présager une faible progression de l’activité économique au cours des prochains mois. Plusieurs souhaitent une nouvelle intervention (QE3) de la Fed pour stimuler la croissance, et d’autres espèrent encore un ultime compromis au Congrès, après les élections de novembre prochain, afin d’atténuer les mesures d’austérité budgétaire qui prendront effet au début de l’an prochain. Au Canada, le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada qui sera publié le 18 juillet, devrait, comme à l’habitude, faire le point sur la conjoncture et les perspectives au cours des prochains trimestres.
Mise à jour du 16 juillet : Le FMI a publié aujourd’hui sa mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale. Bonne nouvelle : la production mondiale a fait mieux que prévu au premier trimestre de cette année. Mauvaise nouvelle : elle s’est fragilisée au deuxième. En outre, le deuxième semestre de l’année sera marqué par une faible croissance selon le scénario de référence retenu. En conséquence, le FMI prévoit une croissance du PIB mondial de 3,5 % en 2012, soit le même rythme que celui projeté en avril dernier. En 2013, la croissance a été révisée à la baisse : 3,9 % au lieu de 4,1 %. Par ailleurs, le FMI plaide pour des mesures additionnelles de la part des autorités publiques, en particulier dans la zone euro où il préconise une plus grande union monétaire ainsi qu’une intégration fiscale.