LE JAPON COMPENSERA-T-IL POUR LA CHINE?

La Chine pourrait connaître au cours des prochains mois une légère atténuation de sa croissance, bien que cela ne l’empêche pas d’obtenir des résultats économiques suscitant l’envie chez bien d’autres pays. Dans ces circonstances, la croissance au Japon pourrait compenser en contribuant davantage qu’auparavant à la croissance mondiale.

 Déjà, au premier trimestre de cette année, le PIB japonais a augmenté de 1 % (4,1 % en rythme annuel). Les plus récents indices des indicateurs avancés mensuels du Japan Cabinet Office, du Conference Board et de l’OCDE laissent croire que la croissance sera soutenue au cours des prochains mois. Il en est de même des résultats des enquêtes mensuelles (indices PMI) de Markit Economics auprès des gestionnaires d’approvisionnement des entreprises de la fabrication et des services.

Le Japon, pour diverses raisons, nous a cependant habitués à des fluctuations importantes dans ses résultats économiques que ce soit sur une base trimestrielle ou annuelle. C’est probablement pourquoi le FMI et l’OCDE, bien qu’ayant révisé à la hausse leurs projections de croissance de ce pays, demeurent prudents en prévoyant une croissance plutôt modeste, soit 1,6 % en 2013 et 1,4 % en 2014. La moyenne des estimations des organismes consultés mensuellement par The Economist va dans le même sens, ainsi que la plus récente projection semestrielle de la Banque mondiale publiée le 12 juin.

Pour l’instant, la stratégie de stimulation de l’économie et de lutte à la déflation du gouvernement japonais insuffle une nouvelle dynamique et donne du mordant et de la traction à la croissance. Assouplissement monétaire de grande ampleur, augmentation des dépenses publiques, notamment en projets d’infrastructures et de reconstruction, et réformes en vue de favoriser la croissance se conjuguent pour donner un nouvel élan. Pourraient aussi s’ajouter des mesures fiscales, bien que ce soit plus difficile à envisager étant donné la nécessité de s’attaquer plus tôt que tard au double problème du déficit et de la dette publics.

Tout compte fait, les projections des organismes mentionnés ci-dessus pourraient bien n’être qu’un pâle reflet de la croissance à venir. Le gouvernement du premier ministre Abe pourrait bien réussir là où les précédents ont échoué ou manqué de chance. Qui sait? Toutefois, il ne faut pas non plus pécher par excès d’optimisme. D’ailleurs, à titre d’exemple, après quelques mois d’exubérance, les investisseurs en bourse au Japon semblent se raviser ces temps-ci.