LE PRIX DES MAISONS AU QUÉBEC

Gérard Bélanger a affirmé  dans un billet récent :

Le déclin relatif de l’économie du Québec se traduit par une baisse de son poids démographique tout en conservant une importante égalisation de la rémunération réelle.

Comment s’est effectuée cette égalisation de la rémunération réelle ? L’économie du Québec est de 10 % à 15 % moins performante que celle de l’Ontario et les salaires nominaux sont aussi de 10 % à 15 % plus bas au Québec qu’en Ontario. Alors comment se fait-il que la rémunération réelle soit comparable entre les deux?  

Le Québec est une économie ouverte et les prix de la plupart des biens sont à peu près les mêmes sur les deux territoires. La plupart des biens, mais pas tous. Les maisons ne peuvent pas être transportées d’un territoire à l’autre, et elles ne sont pas sujettes à l’arbitrage. Il s’ensuit que le principal mécanisme d’ajustement de la rémunération réelle entre les deux territoires est le prix des maisons. Une maison à Toronto vaut beaucoup plus cher qu’une maison à Montréal et la différence va continuer à augmenter tant et aussi longtemps que Toronto sera plus performante que Montréal.

Que peut-on conclure de cette analyse ? D’abord, le mécanisme des prix relatifs joue encore son rôle. Deuxièmement, ce sont les propriétaires de maisons qui sont le plus affectés par la sous-performance du Québec par rapport à l’Ontario, car le rendement sur leur investissement est inférieur à celui qu’ils auraient pu obtenir dans une économie plus performante. Les propriétaires de maisons sont d’autant plus lésés dans leur rendement qu’ils paient le même taux d’intérêt qu’ailleurs au pays.

On dit souvent que le prix des maisons est un avantage comparatif pour le Québec, mais, en fait, il ne s’agit que de la manifestation d’une économie moins performante.