POUR UN NOUVEAU PARTAGE DE LA RICHESSE COLLECTIVE

La montée en flèche du mouvement «Occupy» contre le 1% en 2011, le printemps érable de 2012, les nombreux travaux concernant les paradis fiscaux chez les membres de l’OCDE, l’intégration ardue des marginaux et des jeunes qui remet en cause le modèle social-démocrate européen. Tous ces événements sont des signes incontestables de la forte émotivité générée par les enjeux entourant la répartition des revenus dans notre société.

Quelle lecture peut-on faire de la position du Québec dans ce contexte ?

Rappelons avant tout que le Québec se compare avantageusement aux pays scandinaves en ce qui a trait aux revenus disponibles après impôts et transferts1. Il n’en demeure pas moins que certains groupes de la population sont marginalisés. Le taux de chômage des jeunes Québécois est nettement plus important que celui des groupes plus âgés.

Selon l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans du Québec se fixait à 12,8 % en 2015, tandis que celui des personnes âgées de 25 à 64 ans s’établissait à 6,7%. Par exemple, le revenu médian des mères monoparentales est famélique. Plus du quart (25,7 %) des familles monoparentales vit sous le seuil de faible revenu au Québec2. En outre, l’insertion sur le marché du travail des immigrants et la reconnaissance de leur compétence sont des  problèmes qui demeurent entiers.

Mais sans jeter le bébé avec l’eau du bain, sur quels paramètres les gouvernements devraient-ils agir afin de réduire les inégalités au Québec?

Voilà justement l’un des enjeux qui seront soulevés lors du prochain congrès de l’Association des économistes québécois (l’ASDEQ) : «La création et la distribution de richesse – de nouveaux enjeux».

Afin de proposer des outils pratiques, un des ateliers du congrès portera plus précisément sur les politiques de réduction des inégalités dont le revenu minimum garanti.

L’éducation sera certes un thème incontournable pour plusieurs ateliers du congrès 2016 de l’Association. A cet effet, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et de la Chambre de commerce du Canada, identifiaient le «manque d’aptitudes en lecture, en calcul et en informatique» comme l’un des 10 principaux obstacles à la compétitivité du Canada4. Comme quoi, des enjeux peuvent rallier les entreprises et les individus.

En terminant, s’il faut absoluement relancer les dépenses de consommation des ménages pourquoi ne pas le faire en offrant le même salaire aux femmes et aux hommes ? Le McKinsey Global Institute5 estime entre 12 et 28 mille milliards de dollars l’apport mondial cumulé à la croissance économique d’une réelle équité salariale entre 2014 et 2025. Le chiffre de 28 000 G$ correspond à la valeur annuelle des PIB américain et chinois additionnés. Il y a matière à s’y attarder un peu aussi non?

Programme du congrès et modalités d’inscription

1. Stéphane Paquin, Jean Patrice Brady, Pier-Luc Lévesque et Luc Godbout, Indicateurs économiques et sociaux : la performance au Québec et dans les pays scandinaves, mai 2013, p.15.

2. Enquête nationale auprès des ménages, Statistique Canada, 2011.

3. Tous rentiers – Pour une autre répartition de la richesse, par Philippe Askenazy

Odile Jacob, 2016, 219 p.

4. Les 10 principaux obstacles à la compétitivité pour 2016, la Chambre de Commerce du Canada, Février 2016, 24 p.

5. The Power of Parity : How advancing wowen’s equality can add $12 trillion to global growth, McKinsey Global Institute, septembre 2015, 155 p.