Monde
Après avoir anticipé pendant plusieurs mois un ralentissement généralisé de l’activité économique dans le monde, les indices des indicateurs avancés de l’OCDE donnent des signaux précurseurs d’un changement de momentum ou de dynamique, selon le communiqué et les statistiques publiés le 13 février sur le site Internet de cet organisme. Ce changement serait perceptible principalement aux États-Unis et au Japon, mais aussi dans d’autres économies développées, ainsi qu’en Inde et en Russie. En Zone euro et au Royaume-Uni, les indices pointent encore vers un ralentissement, mais il serait moins prononcé qu’auparavant.
Quant à l’indice JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, il signale que l’expansion de l’économie mondiale se serait accélérée en janvier dernier, principalement aux États-Unis. Le sous-indice des nouvelles commandes laisse présager que cette tendance se poursuivra au cours des mois à venir. Le prix du cuivre, à la hausse ces derniers temps, est un autre indicateur avancé de l’amélioration des perspectives économiques.
États-Unis
La croissance modérée du quatrième trimestre devrait se poursuivre au cours des prochains mois aux États-Unis. L’emploi augmente et les demandes initiales d’assurance-chômage poursuivent leur tendance à la baisse, ce qui devrait stimuler la confiance des consommateurs et, par conséquent, leur propension à dépenser. Les enquêtes ISM de janvier dernier auprès des gestionnaires d’approvisionnement indiquent que les nouvelles commandes augmentent significativement tant dans la fabrication que les services, signe avant-coureur de la continuité de l’expansion dans la production. Toutefois, les indices des indicateurs avancés du Conference Board et de l’Economic Cycle Research Institute laissent, pour l’instant, présager une croissance plutôt lente ou modeste de l’activité économique au cours des mois à venir.
Zone euro
Des indicateurs avancés de l’économie ont récemment apporté une éclaircie dans les perspectives autrement sombres pour la Zone euro. Son Economic Sentiment Indicator, publié par la Commision européenne le 30 janvier, a affiché une première augmentation (0,6 %) le mois dernier. Il demeure nettement en deçà de la tendance de long terme, mais il s’agit de sa première hausse depuis mars 2011. L’indice des indicateurs avancés du Conference Board était en hausse en décembre (0,3 %), sa première depuis février 2011. L’évolution semestrielle de cet indice continue cependant de signaler une contraction de l’économie. Quant à l’indice composite provenant des résultats de l’enquête mensuelle auprès des gestionnaires d’approvisionnement, il est très légèrement en territoire positif en janvier (50,4); il est à son plus haut en cinq mois. Toutefois, le sous-indice des nouvelles commandes, précurseur de l’activité à venir, est en recul pour un sixième mois consécutif.
Dans son rapport mensuel de janvier, la Banque centrale européenne indique que les perspectives économiques de la Zone sont marquées par un haut degré d’incertitude et des risques substantiels à la baisse, bien qu’elle s’attende à une reprise un peu plus tard cette année.
Chine
La Chine semble réussir son atterrissage en douceur si l’on se fie aux statistiques officielles de ce pays. Le fléchissement léger et graduel du rythme de croissance de l’activité économique s’accompagne d’une modération de la progression des prix à la consommation. Parmi les principales économies, c’est celle de la Chine qui devrait connaître la croissance la plus robuste de son PIB cette année, soit entre 8,0 % et 8,5 %. En outre, parmi les économies émergentes, la Chine est de celles qui auraient le plus de flexibilité pour éventuellement stimuler leur économie en utilisant les politiques monétaire et fiscale, selon une analyse publiée dans l’édition du 28 janvier de la revue The Economist. Pour l’instant, la politique monétaire demeure prudente, bien qu’un premier relâchement de la pédale de frein se soit manifesté à la fin de l’an dernier par une baisse des réserves exigées aux banques.
Sur le plan des indicateurs avancés, l’indice du Conference Board pour la Chine laisse présager un fléchissement modéré de la croissance au cours des prochains mois. Par contre, l’indice HSBC provenant de l’enquête auprès des gestionnaires d’approvisionnement pointe vers un ralentissement important de la croissance.
Canada
L’économie canadienne a fait du surplace en octobre et en novembre derniers. Son PIB a diminué de 0,1 % en novembre, après être demeuré stable en octobre, selon les données publiées le 31 janvier par Statistique Canada (SC). Toutefois, les indicateurs avancés de son évolution laissent présager une amélioration au cours des prochains mois. L’indice composite de SC de ces indicateurs a progressé de 0,8 % en décembre et de 0,9 % en novembre, ce qui est de bon augure.
Quant au secteur de la fabrication, il devrait poursuivre son expansion si l’on se base sur la valeur des commandes en carnet provenant de l’enquête mensuelle de SC auprès des manufacturiers. Cependant, l’indice des nouvelles commandes de l’indice global PMI RBC sur l’industrie manufacturière canadienne signale une faible augmentation des nouvelles commandes en janvier, selon les informations publiées le premier février sur le site Internet de Markit Economics. Advenant que ce soit là une nouvelle tendance, il pourrait s’en suivre un fléchissement important du rythme de croissance dans le secteur de la fabrication.
Québec
Depuis février 2011, l’économie québécoise stagne et les perspectives à court terme ne sont guère encourageantes. L’Indice précurseur Desjardins est en légère baisse depuis juillet dernier, selon les données publiées le 6 février sur le site Internet de cette institution financière. En outre, l’Indice PMI-RBC des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière fait état d’une détérioration de la conjoncture dans ce secteur au Québec en raison, entre autres, d’une baisse des nouvelles commandes en janvier dernier. L’évolution récente de cet indice suggère que le secteur de la fabrication se dirige vers une contraction ces mois-ci.
Ainsi, les prévisions de croissance de l’économie québécoise cette année seront vraisemblablement révisées à la baisse bientôt. La préparation du prochain Budget du Québec ne pourra faire autrement que d’envisager des mesures de stimulation de la croissance, même si la marge de manoeuvre du gouvernement est plutôt limitée.